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Le lapin de ma vie

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[Alt text: C'est une photo, un selfie. On voit une partie de mon visage, un oeil, mon nez, ma bouche. Je porte un tee-shirt orange. Je suis assis sur un canapé presque pas visible. Il y a un lapin gris et blanc, qui est les deux pattes arrières sur le canapé et les deux pattes avant sur mon épaule. Il regarde face au téléphone.] [Meltdown/Crise d'angoisse] J'ai deux lapins, et évidemment, je les aime infiniment tous les deux, autant l'un que l'autre. Juste, là, je voulais vous parler de Jacob. J'ai adopté Jacob le samedi 9 décembre 2017. Il y avait plusieurs lapins. J'ai d'abord voulu en prendre un, qui était tout noir avec seulement une tache blanche. Mais il était déjà réservé. Je crois que ça a été la plus formidable malchance de la vie. J'ai observé les lapins, et j'ai vu ce turbulon gris et blanc. Il courrait partout, et avait une bouille adorable. Je l'ai pris avec moi Il n'a plus quitté ma vie depuis. Et il a contribué ...

Interdiction d'avoir des limites _ Dressage à la soumission non consentie

 [Viol, Maltraitances psychologiques de parents sur enfant, Inceste, Culture du viol] Ne lisez pas cela si vous allez mal, êtes dans une situation fragile. Prenez soin de vous. Quand j'étais petit, on m'a appris que je n'avais pas le droit d'avoir des émotions. Encore moins le droit de les montrer. J'allais infiniment mal. C'est difficile de me rappeler. Mon cerveau est un gruyère. Les multiples traumatismes étaient trop douloureux à gérer. Alors il a enfermé mes souvenirs dans des placard très blindés. Mais ces placards fuient, les émotions sortent souvent. J'ai des flashbacks, Et j'ai développé des mécanismes de survie médiocres. La chose dont je suis certain, c'est que j'avais déjà des idées suicidaires très concrètes à 11 ans. Mes parents m'ont maltraité, encore et encore. M'ont refusé de l'aide, malgré mes supplications. M'ont répété, un nombre incalculable de fois, que je n'avais qu'à faire plus d'efforts. Que to...

Goodbye Monster _ Penser n'avoir qu'un impact négatif sur le monde

[Suicide explicite] Ce texte a été écrit en 2017. Il est utile pour comprendre ma construction, et dans quel état d'esprit j'ai grandi. Pour comprendre l'impact des maltraitances psychologiques intenses. Et pour comprendre, aussi, malheureusement, de quelle manière je me perçois encore, de manière plus ou moins intense, aujourd'hui. Je travaille dessus. Ça reste infiniment difficile. Il est par ailleurs au féminin, parce que, bien que je parle très rarement de mon passé au féminin, je n'ai absolument pas le courage de le "corriger" actuellement. (Je suis en sécurité actuellement). « Goodbye Monster » Elle se balançait là, au milieu de la pièce. Si blanche qu’elle ressemblait à un ange. Ici, accrochée par le cou, on n’avait plus peur qu’elle fasse du mal. Elle semblait paisible, enfin. Un ange. A ses pieds, sur le sol, une phrase : « Goodbye Monster ». Oui, elle avait l’air angélique, ici. Elle aurait pu l’être, si elle était parvenue à ne pas être un monst...

Out of context in the AuDHD house _ 3

J'ai perdu mes pancakes...

La froideur de novembre _ Et encore et toujours, perte de contours

Je suis enveloppé dans ma mélancolie comme dans une couverture. Elle me donne chaud et froid à la fois. J'aurais besoin que quelqu'un vienne m'enrouler de ses bras pendant quelques heures, le temps de me redonner un coeur qui bat. Mais personne n'a le temps. Les proches ne sont pas des infirmiers et les infirmiers ne sont pas des proches. Je sais que je dois me mettre au boulot pour les cours. Mais j'ai pas le courage. Je me sens vide et si fatigué. Je me demande comment je vais tenir encore tant de semaines tant de jours tant d'heures, et je suis si effrayé. Je suis si épuisé. Je crois que c'est ce qui ressort le plus, la fatigue. La lassitude. J'ai froid de la vie. Je bois du cappuccino instantanné plein de lait en poudre et je culpabilise pour les vaches. Et je sais que j'aurais encore plus mal au ventre. Mais c'est le seul truc sucré qui me réchauffe. Je n'arrive pas à dormir. Je reste juste là, sans bouger, empêtré dans le goudron, la mé...

Les handicaps qui jouent au ballon entre eux

Je suis autiste. Cela implique, chez moi, notamment le fait que je ne sais absolument pas regarder les gens dans les yeux (c'est limite physiquement douloureux), mais aussi que j'ai même du mal à regarder les visages. Un truc que j'ai instinctivement développé, c'est le réflexe de beaucoup hocher la tête, pour montrer que j'entends, et que j'écoute. Sauf que j'ai des douleurs chroniques vénères, notamment dans la nuque/épaules/trapèze. Aïe.

Habiter un corps handicapé _ Les comorbidités, ou comment les handicaps organisent une fête sans mon consentement.

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[Alt text: Screenshot d'une photo d'un dessin. C'est un bonhomme grossièrement dessiné, colorié en rouge. À côté est écrit : "color in red where you feel pain" Uh... ("Coloriez en rouge là où vous ressentez de la douleur" Ah...)] Contexte de ce dessin : j'étais au début de mon diagnostic de fibromyalgie, on m'avait donné un document avec une silhouette dessinée de face et de dos. Je devais colorier les endroits où j'avais mal. J'étais en pleine grosse crise, et bah.. basiquement, j'avais mal partout. Mon corps est en train de me lâcher, parce qu'il subit trop de choses d'un coup. Et ces problèmes s'autoalimentent les uns les autres. La fatigue et le probable TDAH sont meilleurs potes. Je prends tant de temps et tant d'étapes pour effectuer chaque petite chaîne d'actions. Je pars dans tous les sens, tout me prend une infinité de réflexions qui elles-mêmes partent dans d'autres pensées et ça en boucle...

Out of context in the autistic/ADHD house 2

La manette dans mes mains arrête pas de vibrer, du coup j'arrive pas à lire le tuto sur la télé 😡 (Tuto de 2 lignes dans un jeu vidéo pour les gens à partir de 7 ans)

Il y a 5 ans et demi, le début du parcours psy _ La peur de se perdre

J’ai passé des années à me noyer, moi je savais pas nager Des mois sans foi, des semaines au milieu des sirènes Elles me chantaient de me jeter dans la Seine, qu’elles mettraient fin à mes peines Des journées sans bouée, personne ne m’en avait donnée. Maintenant ils ont éteint mon cerveau, pour mieux pouvoir le réparer Mais seul sur mon radeau, j’ai peur de ce que je vais y retrouver. Y aura-t-il toujours ma malice, et mes cicatrices ? Mes questions en fusion et mes réflexions en ébullition ? J’ai peur qu’elles soient considérées comme des ratés à éliminer. Car même si j’ai si souvent pesté contre, même si ces traits de moi m’infligent une souffrance monstre, je ne sais pas fonctionner autrement, et j’ai le vertige dans mon esprit vide, ou quasiment.